J'ai enfin lu mon premier roman de Modiano, qui se trouve également être le plus récent : Dans le café de la jeunesse perdue.
Nous retrouvons tous les thèmes qui lui sont chers : la nostalgie, l'absence, le refus de l'absence, le besoin de comprendre, la beauté des choses perdues, le souvenir...
Il marque l'emprunte de ses personnages au travers une multitude de noms de rues, procédé qui peut lasser mais qui souligne le besoin d'appuyer chaque souvenir sur des repères tangibles. L'emploi des noms de rues me faisait penser aux cailloux que le petit poucet de Charles Perrault laissait tomber le long de sa route pour retrouver plus aisément son chemin et remonter à la source…
Dans le café de la jeunesse perdue m'a aussi laissée dubitative : ai-je aimé ?
Je ne sais pas, je reste perplexe. J'ai surtout eu l'impression d'avoir levé un coin du voile sur l'univers d'un auteur. J'ai comme un goût de trop peu. Ce roman m'a donc donné l'envie d'aller un peu plus loin. Je pense que mon prochain Modiano sera Pedigree.
Extrait :
J'ai toujours cru que certains endroits sont des aimants et que vous êtes attiré vers eux si vous marchez dans leurs parages. Et cela de manière imperceptible, sans même vous en douter. Il suffit d'une rue en pente, d'un trottoir ensoleillé ou bien d'un trottoir à l'ombre. Ou bien d'une averse. Et cela vous amène là, au point précis où vous deviez échouer. Il me semble que Le Condé, par son emplacement, avait ce pouvoir magnétique et que si l'on faisait un calcul de probabilités le résultat l'aurait confirmé: dans un périmètre assez étendu, il était inévitable de dériver vers lui. J'en sais quelque chose.
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