Les voyages immobiles.
Quand on connaît l’importance écologique et la rareté des grands arbres creux (abri, nichage, alimentation) dans les massifs forestiers cadastrés et exploités, on porte un regard reconnaissant à ces monuments naturels qui, bien que ruinés, offrent encore leur cœur et leur pulpe à toute une vie profuse. Les petits oiseaux peuvent y faire provende à l’exemple des pics noirs, remarquables ascensionnistes dont la percussion sonore, audible de loin, ne le rend pas vaniteux au point de contourner l’arbre pour voir s’il ne l’a pas transpercé. A l’instar des monuments végétaux qui offrent le gîte et le couvert, les grands hommes du passé ont serti leurs pensées dans des écrits qui sont aujourd’hui une nourriture spirituelle providentielle pour ceux qui souhaitent s’en repaître. Avec un titre accrocheur et une belle couverture pleine page en noir et blanc déployant des collines bocagères, le recueil de notes de Christian Garcin attire le regard sur les étalages des librairies. Pris en main, le livre est une découverte immédiatement enthousiasmante et la lecture complète de l’ouvrage ne contredit pas la bonne impression première. Il faut de la générosité, du courage et de la foi pour rapporter au lecteur tous ces petits cailloux blancs grappillés au fil des lectures, des rencontres et des voyages. Bien des choses surprennent, émeuvent, font réfléchir dans cette compilation « à sauts et gambades ». Certaines notations sont désopilantes : « Train. « Veillez à ne rien avoublié » ; « Nous voustons nagréable journée ».
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