Patrick Pécherot est un habitué des romans noirs à connotation historique (et sociale, il va sans dire). Mais si Hével traite de la guerre d’Algérie, il s’agit bien d’un roman noir et non historique. Les « événements » comme on disait alors, ne sont pas vus par le biais d’un historien omniscient mais du point de vue des prolos de l’époque. Des prolos qui n’en savent et n’en comprennent pas plus que la moyenne, qui ne sont pas moins racistes que la moyenne. L’histoire se déroule en métropole pendant la guerre d’Algérie. Il y a bien une intrigue policière, un côté presque roman d’aventure aussi. L’histoire permet l’air de rien d’aborder pas mal des conséquences de la guerre ici. L’ambiance dans les usines, dans les cités, dans les villages… D’un point de vue de faits historiques, ce roman n’apporte rien et ce n’est pas son but. En terme d’atmosphère par contre, il est très instructif. Il est surtout très bien écrit, avec un bon usage de l’argot, sans caricature, et très agréable à lire.
Cette chronique est extraite d'un article plus large sur
polars et Algérie
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