[Tex. Speciale n° 27, La cavalcata del morto | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
La chevauchée du spectre entretient les histoires que les cowboys se racontent avec effroi et jubilation la nuit, dans le désert, autour d’un feu, lors du bivouac. Quatre rangers légendaires de la frontière, Ben Horne, Manuel Flores, Creed Tyler et Will « Big Foot » Wallace traquent une bande sanguinaire de pilleurs comancheros. Ils la déciment et acculent leur chef, Arturo Videla. Ils l’abattent sans se soucier de la malédiction qu’il leur lance. Sans sépulture, il errera sans répit dans le désert, cherchant sans fin à se venger. « Big Foot » a l’idée de décapiter le cadavre, de le fixer sur son cheval et de le lancer dans une cavalcade nocturne afin d’effrayer les Comanches. Depuis, la légende du mort sans tête court dans les esprits. Tout ne pourrait être que racontars et affabulations si vingt années après, Ben Horne n’était assassiné par le fantôme de Videla. Pour El Morisco, spécialiste des magies égyptienne et aztèque, l’ami mexicain de Tex Willer et de Kit Carson, les apparitions macabres précédées d’un sinistre sifflement de flûte sont l’œuvre d’une secte aztèque de « Résurrectionnistes ». El Morisco fait appel aux rangers car la psychose gagne les pueblos avoisinants et les meurtres continuent. Qui manipule qui et dans quel intérêt ?
Le fantastique baigne la 27e livraison du Tex annuel datée de juin 2012 encore inédite en France. De multiples scènes nocturnes composent un récit limpide et bien mené amenant naturellement, avec fluidité, en croisant plusieurs trajectoires, à une conclusion logique. Le grand format permet d’apprécier le graphisme élégant de Fabio Civitelli. Dessinateur italien né en 1955, Fabio Civitelli œuvre sur les aventures de Tex Willer chez Bonelli Editore depuis 1984, autant dire qu’il est devenu un vétéran des écuries Bonelli. Il excelle à restituer des ambiances inquiétantes en jouant avec les aplats noirs et les moirures dues à l’usage de pointillés denses. Les scènes nocturnes en clair-obscur sont toujours d’une totale lisibilité car son trait est précis et les hachures régulières soulignent finement les visages. On peut sentir les ombres tutélaires de grands dessinateurs tels John Buscema ou Alex Raymond. Comme les vachers des zones semi-désertiques du Texas, le lecteur ne peut que jubiler en se glissant confortablement, page après page, dans une histoire prenante et rendue d’une main de maître.
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