L'auteur propose des méthodes d'interprétation des tableaux figuratifs à travers cinq œuvres célèbres :
1. "Mars et Vénus surpris par Vulcain" du Tintoret
2. "L'Annonciation" de Cossa
3. "L'Adoration des mages" de Bruegel
4. "La Vénus d'Urbin" du Titien
5. "Les Ménines" de Velazquez.
(S'y entrepose un chapitre assez atypique sur l'identité composite de Marie-Madeleine dans les Évangiles, sur sa chevelure et autres pilosités.)
Je ne connais pas les interprétations "classiques" de ces tableaux ni ne suis assez expert en histoire de l'art pour juger de la portée révolutionnaire ou au moins novatrice et insolite de ses propos. Toutefois, le ton polémique contre des interlocuteurs directement ou indirectement interpellés aurait tendance à suggérer qu'ils le soient.
Pour moi, cela a été un "univers des possibles" qui s'est entrebâillé devant la naïveté de mon regard face aux œuvres d'art, où l'immense masse d'informations historiques sur les conditions et contextes de réalisations de ces œuvres, sur les renvois synchroniques et diachroniques, sur les dangers de l'iconographie et de l'anachronisme, m'a quelque peu noyé sans pourtant me paraître (excessivement) pédante. Les informations sont donc agréablement transmises.
J'ai sans cesse essayé d'exercer mon esprit de synthèse pour déceler une "méthode interprétative" unique, et je ne crois pas être parvenu très loin dans la généralisation entre les 5 tableaux, sauf pour ce qui est de l'attention à la géométrie de la composition - au-delà et souvent à l'encontre de la simple perspective -, au regard du spectateur qui semble être pris dans une sorte de dialectique entre soi-même et la "volonté" d'être dirigé par le peintre, à plusieurs espaces intermédiaires existant entre l'intérieur de la composition et l'extérieur du tableau. Les experts me diront si cela est un bon début.
En revanche, j'ai été dérangé par la forme erratique de présentation des arguments, qui arrive jusqu'au point de la contradiction interne, avec "Les Ménines". Autre aspect dérangeant pour moi, déjà relevé dans une note précédente, c'est le style différent d'un chapitre à l'autre, empruntant la forme tantôt de l'épître, tantôt du dialogue avec un contradicteur, tantôt du monologue intérieur à la seconde personne (tu). Ce côté de recherche littéraire m'a semblé, lui, inutilement pédant et un peu gauche aussi.
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