[Tex. Maxi n° 16, La loi de Starker | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
Dans le désert du Colorado, Tex Willer découvre une diligence dont l’attelage s’est emballé. Quitte à se rompre les os, le ranger enraye la course effrénée et découvre le cocher et les passagers morts, tous exécutés froidement d’une balle alors que les bagages n’ont même pas été fouillés. Tex cherche à reconstituer la tuerie et à percer le mobile des assassinats. Encore plongé dans ses réflexions, Tex voit arriver à bride abattue le shérif de Black Falls, Gregory Starker et ses deux adjoints, Fred et Ronny. L’entrevue entre les hommes est tendue, faite de suspicion et de quant-à-soi. Le ranger dévoile au shérif le but de sa mission, retrouver un dangereux malfrat, Nick Lewis. Starker s’irrite de la présence du policier texan. En ville, il lance ses deux acolytes après Tex afin qu’ils lui donnent une leçon mais ils en sont pour leurs frais. Starker apparaît juste à temps pour éviter la mort de ses adjoints. Démagogue, retors et violent, Starker règne par la peur. La potence installée en permanence dans la rue de Black Falls en témoigne. Pourtant, les habitants le soutiennent ardemment car le shérif les a débarrassés des bandits. La paix a un coût. Starker sait s’appuyer sur une bonne bande de fripouilles que Lewis a rejointe afin de perpétrer des rapines en tout genre et en toute discrétion. Le magot amassé est dissimulé pour plus tard mais le shérif veut faire cavalier seul. Il ne va pas hésiter à massacrer toute la bande, à les rendre responsables de la tuerie de la diligence puis à s’octroyer auprès de la population tout le mérite de son coup de maître, en toute modestie. Seul Lewis arrive à s’enfuir, bien décidé à se venger. Tex ne comprend plus guère à qui il a à faire, Starker jouant un double-jeu efficace.
La nouvelle aventure de Tex Willer éditée par Clair de lune ne déçoit pas. L’habilité du shérif Starker à brouiller les pistes, à être toujours présent sur les lieux des crimes avec un léger temps de retard qui l’innocente et lui permet de porter les soupçons sur le ranger, la politique de la terre brûlée qu’il mène sans état d’âme, son féroce appétit de pouvoir, son irritabilité mais aussi les frayeurs qui le minent, sa double identité, tout cela en fait un personnage captivant. Il faudra toute la détermination et le sang-froid de Tex Willer, sa force, son adresse et ses infaillibles capacités de déduction pour mener au mieux son enquête. De beaux personnages sont croisés en chemin à l’exemple du fermier et de sa femme Eric et Eleonor Porter ou encore du jeune Noir Sammy. Le dessin de Repetto tout en fines hachures sait restituer avec élégance toutes les scènes, qu’elles soient d’intérieur ou dans les paysages semi-désertiques du Colorado. Le seul hic concerne le visage de Tex, souvent déformé par le trait pourtant précis du dessinateur argentin comme s’il était intimidé par son personnage de papier. Bien léger bémol au regard d’une aventure sans temps mort qui palpite et respire. Quelques superbes scènes naturalistes sertissent l’ensemble et lui confèrent un indéniable bonus.
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