Ne pas se fier au titre du livre ! en lisant cet ouvrage vous ne saurez pas grand chose de l'histoire secrète de l'occupation.....
Gérard Chauvy, collaborateur du Progrès de Lyon et historien de cette même ville dans la tourmente de la deuxième guerre mondiale,a écrit plutôt un livre sur les tenants et aboutissants de l'arrestation de Jean Moulin à Caluire le 21 juin juin 1943.
Le problème avec cet ouvrage c'est que l'auteur n'est manifestement pas un écrivain. On se perd dans les dates , les noms,les occurences diverses. Certes on voit bien que la documentation est solide ,mais il faut s'accrocher pour suivre les méandres , les circonvolutions des successions d'évènements qui aboutirent à l'instant fatidique de l'arrestation de Jean Moulin et de ses compagnons . La thèse que défend Chauvy de la trahison de René Hardy est assez communément admise. Il repasse , presque heure par heure, la succession de rencontres, d'évènements,de coups tordus,de quiproquos qui débouchèrent sur le drame de Caluire. Dans "Vie et mort de Jean Moulin" Pierre Péan , avec plus de talent d'écrivain, décortique de manière beaucoup plus claire la même histoire, même s'il donne de l'affaire une vision différente, mettant l'accent sur le double jeu de la maîtresse de Hardy qui aurait été également la maîtresse d'un collaborateur de Klaus Barbie, et sur la rivalité entre Combat (que Jean Moulin voulait "réduire" ) et les autres mouvements de résistance.
Toujours est-il qu'il est bien difficile de se construire une opinion sur ces évènements toujours contreversés (à l'occasion du procès Barbie, G. Chauvy fit paraître un livre qui assombrit la mémoire de Lucie et Raymond Aubrac ; l'auteur se basait sur un rapport de l'avocat de Barbie (Vergès) dans lequel des confidences de Barbie mettaient en lumière le double jeu des Aubrac...La contre attaque vigoureuse des Aubrac et d'anciens résistants, étayée par documents et témoingnages irréfutables eurent raison des persiflages....). J'ai surtout retenu de ce livre (car malgré tout l'auteur est un bon connaisseur de sa ville....), que les résistants, tout autant que les agents doubles, les espions à la solde des allemands, les demi-soldes en rupture de ban,les voyous du milieu,les vichystes, les gaullistes,tout ce monde là se connaissait plus ou moins, fréquentant les mêmes bars, les mêmes restaurants,partageant parfois les mêmes femmes. On ne s'étonnera pas alors que les allemands, qui étaient déjà des parangons de l'organisation, n'eurent pas trop de mal pour décapiter la direction de la Résistance dont Moulin était le chef.
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