[Le Scorpion. T. 9, Le masque de la vérité | Stephen Desberg, Enrico Marini]
Privé d’or, les moines guerriers du fanatique Cosimo Trebaldi, l’âme damnée, le pape tourmenté œuvrant à la tête du Vatican, ne touchent plus leurs soldes et commencent à déserter. Le Scorpion a bien compris que le nerf de la guerre est l’argent et lorsqu’il fait main basse sur l’or de Trebaldi, c’est en connaissance de cause. Dans cette 9e aventure, le Scorpion a repris les cartes en main et accule progressivement Trebaldi, son ennemi juré, à la ruine. Sans ses mercenaires masqués, Trebaldi, pour supprimer le Scorpion, s’adresse à des assassins à gages qui se révèlent être des tueurs à gags, s’entretuant entre deux jurons, semblant apprécier la scélératesse du compadre d’infortune avant d’expirer. De filature en aiguillée, les révélations arrivent au compte-goutte. Le lecteur apprend d’où vient le tatouage du héros mais cela ne mène pas loin. Un ultime rebondissement laisse croire que le père putatif du Scorpion va enfin apparaître dans le tome suivant.
Bien que le rythme trépide, que les duels à l’épée s’enchaînent, que les conspirations et les trahisons s’accumulent, l’histoire donne furieusement l’impression de faire du sur-place. Finalement, on s’ennuie des grimaces des méchants et des tics des gentils. Seul le dessin de Marini retient de bout en bout l’attention. Le sens du cadrage, le rendu des matières, la beauté des couleurs, le trait dynamique, précis, épousant les courbes au plus près caractérisent un dessinateur hors pair, uniquement capable du meilleur.
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