[Tex. Spécial n° 20, Canyon Dorado | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
Canyon Dorado débute classiquement dans le sud de l’Arizona, à Wilcox. Tex Willer accompagné de son fils Kit, Tiger Jack, l’ami indien laconique et ce « vieux chameau » de Kit Carson, volontiers ronchon, courageux et aguerri en diable, inséparable compagnon de Tex, le quatuor attend la diligence de Lordsburg avec à son bord Jim Sunday, vieux prospecteur d’or roué et souvent roulé dans la farine. Il se pourrait qu’il ait enfin découvert un filon extraordinaire, le canyon Dorado mais celui-ci est en territoire navajo, dans un lieu sacré et interdit à quiconque. Un redoutable chef de gang, « un des assassins les plus dangereux en circulation », Cimarron, a eu vent de la découverte de l’eldorado. Il capture Sunday et le torture avec un plan machiavélique à la clé. Les rangers vont passer à l’action mais ont-ils les moyens de contrecarrer les démons qui s’agitent dans l’ombre ?
L’histoire est banale et classique, linéaire aussi. Sur fond de rivalités indiennes, de convoitises diverses et avariées, le récit enchaîne les scènes d’action. Le dessin rapide, hachuré, proche de l’esquisse et de la caricature d’Alessandrini fait merveille par la multiplicité des cadrages, dynamisant intelligemment la course poursuite des héros et des voyous. Juh, chef apache rebelle brigue la place de Cochise et veut acheter des fusils pour ses braves avec le trésor du canyon. Le sergent Brayton et ses tuniques bleues en ont assez de leurs soldes misérables. Ils sont prêts à tout pour s’enrichir avec l’or des Indiens. Cimarron, avec sa face hilare de joker à bouclettes ne souhaite que : « Sangre y muerte ! Un canyon tout en or ! ». On dessoude pour un regard de travers, une parole en trop, un geste équivoque. On peut reprocher à cette histoire son manque d’originalité et l’absence d’implication psychologique des personnages, le dessin hâtif du créateur de Martin Mystère mais on ne peut nier le plaisir de chevaucher dans les déserts américains magnifiquement restitués. On y sent la morsure du soleil et le goût de la poussière.
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