Pauvre Frasquita ! Elle a bon cœur, elle est pieuse, pétrie de bonnes intentions, et c’est elle que tout le village finit par montrer du doigt ! Tout ce qu’elle touche avec ses aiguilles devient chef d’œuvre, et tous ceux qui l’entourent sont auréolés de cette marginalité qui lui colle à la peau : son mari est sérieusement allumé par moments, son amie Blanca passe pour une sorcière, elle a le malheur de ne pas rejeter cette pauvre Lucia devenue prostituée bon gré mal gré… Quant à ses enfants, la chair de sa chair, ils ont le don eux aussi… mais chacun le leur. Qui l’art du dessin, qui la communication avec l’au-delà, qui le soleil en elle… Dans cette Espagne superstitieuse et cancanière, les Carasco dérangent.
Je les comprends, ces méchantes voisines aigries, de voir en Frasquita en magicienne… mais pour moi c’est une bonne fée ! Elle m’a envoûtée, elle, sa drôle de vie, son don étrange, ses enfants fantasques. J’avais l’impression d’être en soirée, à l’orée du bois, autour du feu, à écouter Soledad, la dernière fille de Frasquita, la conteuse qui transmet sa légende. C’est chatoyant, c’est mystique, c’est une plongée dans un monde merveilleux au premier sens du terme. C’est un livre à lire à haute voix, à la veillée !
J’ai pensé à Cent ans de solitude… Probablement pour le côté « famille mystique hispanisante » ! Voilà un livre pourtant unique, très original et qui mérite tout le buzz qu’il crée depuis quelques mois.
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