L'art de la narration.
Mo Yan ne mâche pas ses mots et pour cause, le héros de ce roman est un viandard. Ce qu'il aime par dessus tout c'est manger de la viande : boeuf, porc, cheval, chien, agneau, chameau, autruche, enfin comme le dit un dicton populaire chinois « tout ce qui vole dans le ciel sauf un avion, tout ce qui rampe sauf un train, tout ce qui a quatre pattes sauf une table, tout ce qui nage sauf un sous-marin …"
Ce jeune garçon, Luo Xiarong, qui dans sa tête ne veux pas grandir, est aussi un grand conteur. Il aime parler sans cesse mêlant vérités et mensonges et se vantant d’exploits extraordinaires.
Luo Xiaorong, qui vient de faire le vœux de devenir végétarien et moine, à genou devant un vieux moine impassible, dans un vieux temple en ruine, raconte et raconte encore sa vie.
Son récit se croise avec les commentaires qu’il fait sur ce qu’il voit se passer autour de cet étrange temple. Et c’est un tourbillon, que dis-je un cyclone, une tornade, un typhon de mots, d’images, de scènes réalistes, fantastiques ou abracadabrantes. Ces quarante et un chapitres – qui sont autant de coups de canon* - de récits entremêlés, à la fois drôles et féroces nous montre un monde de plus en plus déréglé ou l’appât du gain et la gloutonnerie dirige la société.

* un enfant canon est un enfant menteur et affabulateur.

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