[L'invention des ateliers d'écriture en France | Rossignol Isabelle]
Première thèse de doctorat sur les ateliers d'écriture en France, cet ouvrage en possède bien les caractéristiques (avantages et inconvénients). C'est un bon compte rendu des sept différentes "écoles" qui se sont développées, dans toute leur diversité. La doctorante est devenue militante, puisqu'elle a intégré Aleph Ecriture; non qu'une préférence pas même implicite pour cette "école" soit manifestée, mais un militantisme pour le fait des ateliers si, indiscutablement. C'est l'éternel problème du chercheur et de son sujet de recherche, que sans doute nous sommes plusieurs a avoir vécu. Mais là je trouve que ça a entraîné, pour légitimer et valider les ateliers, pour en montrer la profondeur de réflexion, un souci constant de théorisation et d'abstraction excessives par rapport au sujet, au détriment non seulement de la divulgation, mais aussi d'une saine explication de leur empirisme : ce qu'on y fait, qui en sont les animateurs, leurs parcours, qui en sont les publics, leurs profils; pourtant le corpus était là, y compris un bon travail d'enquête semi-directive (avec questionnaire en appendice). Paradoxalement, ce souci de théorisation (en empruntant un de ses termes aimés on pourrait dire: de "méta-cognitif"...) ne va pas de pair avec une rigueur épistémologique qui aurait dû définir en profondeur au moins le cadre sociologique de la genèse des ateliers (la référence en 2 phrases à Mai 68 est très insuffisante) pour savoir si et en quoi il a changé dans les années 2000.
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