Toujours anonyme, toujous seule, ne comptant pour personne, Sonetchka n'est que l'accompagnatrice de la grande cantatrice Maria Nikolaevna.
La musique est le pivot de la vie de la mère de Sonetchka, puis de Sonetchka elle-même, et est le lien entre tous les personnages, ce qui fait qu’ils se rencontrent et qu’ils se fréquentent. C’est d’ailleurs le seul et unique talent de l’héroïne, la seule chose qui lui vaut, une fois dans sa vie, d’être remarquée par une personne d’importance, la cantatrice Maria Nikolaevna : son don au piano.
Paradoxalement, la musique n’a pas du tout la place centrale à laquelle on aurait pu s’attendre ; tous ces gens évoluent dans le monde de la musique, vivent par et pour elle, certes, mais ce n’est pas ce qui compte, ce n’est pas ce qui fait l’essence et l’intérêt de ce petit roman. Son intérêt, c’est sa dimension relationnelle. Sonetchka est à la fois la narratrice et le personnage principal. Elle ne se ment pas (ou peu) à elle-même et a conscience que sa vie est insignifiante et inconsistante. Ca n’en est que plus terrible, parce qu’elle sait la petitesse de ses intentions (l’ambiguïté de ce qu’elle ressent pour la cantatrice). On ressent avec elle sa solitude et son désarroi ; c’est très bien écrit, et vraiment trop court.
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