Fil conducteur d'histoires variées ayant toutes la même constance : la vie des cages. Car que sont-ils d'autres ces appartements de ville, sinon des cages aménagées empilées les unes sur les autres, organisées, peuplées. Lorsque la porte est fermée (à clef, bien sur) seule possibilité d'évasion : la fenêtre. Un bout de ciel, une lumière sur le dehors, un nuage au dessus des tuiles.
Ici, l'objet insolite une chaussure sur un toit. La chaussure de monsieur tout le monde, la chaussure à personne. Des lacets ? Talon, cuir ou tissu ? C'est selon l'angle de vue de ceux qui l'aperçoivent. Fut-elle portée par un cambrioleur pressé, un ange moderne, un amant, un désespéré ? Chacun voit son désir de vie s'échapper, ses rêves se concrétiser, ses espoirs s'envoler.
La chaussure reste, l'esprit emprunte les chemins d'évasion. Dans le quartier près de la rue de la gare, la chaussure immobile insolite, accorde un peu de poésie dans cette grisaille monotonie de la ville bien rangée.
Vincent Delecroix produit un roman agréable à lire. Une succession de scènes reliées par une vision de chaussure. Il aborde des sujets profonds sans pour autant faire étalage de sa science. Il utilise ses connaissances pour élaborer des personnages aussi différents que peuvent l'être les habitants d'un même immeuble. Je soupçonne Delecroix d'avoir fenêtre sur cours en film de références.
Pourtant, me reste un sentiment de longueur, d'une histoire en manque de réalité. Ne serait-ce pas ce prologue qui tua mon rêve de découvrir la vraie vérité, celle par lesquels, les faits sont crus, définitifs, inéluctables, intangibles.
J'aime bien cette forme de roman très moderne, genre zapping de vies courtes. Dans ce livre, l'exercice est parfois un peu lourd.
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