Ce bouquin a fait scandale à sa sortie, en 1831, car Diderot s'en prend aux institutions religieuses.
Lu aujourd'hui, le texte peut également faire figure d'allégorie élargie, sur le thème du cloître qui rend fou, de la pression des autorités, de la privation de liberté de l'être humain, contraint de vivre un destin qu'il n'a pas choisi.
Pression, humiliation, soumission, harcèlement moral, harcèlement sexuel, résignation. Tout cela me rappelle vaguement les conditions imposées par notre belle société, au nom de la productivité.
Extraits:
"On s'occupe à nous décourager toutes à notre sort par le désespoir de le changer. Il me semble pourtant que, dans un Etat bien gouverné, ce devrait être le contraire (...)"
"Placez un homme dans une forêt, il y deviendra féroce; dans un cloître, où l'idée de nécessité se joint à celle de servitude, c'est pis encore; on est libre dans la forêt, on est esclave dans le cloître."
"Il n'y a plus qu'une ressource, c'est de rendre notre condition la moins fâcheuse qu'il sera possible. (...) Avec cela, ajoutait-il, on n'évite pas les chagrins, on se résout seulement à les supporter. (...) On nous a chargés de chaînes pesantes, que nous sommes condamnés à secouer sans cesse, sans aucun espoir de les rompre; tâchons, chère sœur, de les traîner."
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