Une pièce que j'avais plus ou moins eu envie de lire depuis le lycée, et j'ai enfin sauté le pas.
J'ai bien aimé ce personnage de Lorenzaccio, ami très proche du tyran le duc Alexandre de Médicis, mais qui fraye cependant avec les résistants. Il y a une ambiguité savemment entretenue pendant une bonne partie de la pièce, où l'on voit Lorenzaccio dire aux résistants qu'il est leur allié, tout en disant à Alexandre de Médicis qu'il fréquente les résistants afin d'être au courant de leurs plans pour pouvoir les déjouer, et en disant à chacun ce qu'il raconte aux autres. Il joue ce double jeu avec un tel culot et en affichant un tel cynisme que, même si certains ont des doutes, tous croient ce qu'il leur dit.
Un petit extrait que j'ai adoré lié à ce double jeu : Alexandre et Lorenzaccio discutent, et Lorenzaccio donne à Alexandre des renseignements obtenus des résistants :
Le duc :
Que je suis heureux de t'avoir, mighon ! J'avoue que je ne comprends pas comment il te reçoivent.
Lorenzaccio :
Bon ! Si vous saviez comme cela est aisé de mentir impudemment au nez d'un butor ! Cela prouve bien que vous n'avez jamais essayé.
Et bien sûr le duc ne se doute pas un instant que Lorenzaccio pourrait lui mentir à lui.
Par contre je n'ai pas trop aimé la pièce dans son ensemble. Il y a trop de personnages, trop de petites scènes indépendantes les unes des autres. Cela m'a donné l'impression que Musset a essayé de présenter une vue globale de la Florence de cette époque là, en présentant des petites scènes qui ne sont pas directement liées à l'histoire mais qui donnent l'ambiance. Pour moi, l'effet est raté, et de plus cela a l'inconvénient que peu de place est accordée au final à l'histoire principale, qui semble presque être un résumé par moments, ce qui m'a empêché de m'y plonger vraiment.
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