Voilà un livre dont j'avais un peu peur – oulala un livre psychologico-philosophique, oulala je vais rien comprendre, oulala vais-je y venir à bout? - et puis aussitôt commencé, aussitôt absorbé par l'histoire: un parallèle entre un psy face à sa mort prochaine et la vie et l'enseignement de Schopenhauer.
Les liaisons entre l'histoire présente et l'histoire de Schopenhauer se révèlent petit à petit, l'histoire des relations entre le psy et les participants au groupe de thérapie qu'il anime se tisse, se détisse, se retisse, ça semble se compléxifier mais en fait ça se complète petit à petit, soutenue par les idées de Schopenhauer, philosophe des plus complexes, à la fois misanthrope et profondément humaniste, imbu de son propre savoir et coincé dans sa solitude.
J'ai été un peu gênée par l'approche que je ressens comme très américaine de la thérapie (entre congratulations en tous genres et fouille au corps des sentiments des uns et des autres), mais c'était malgré tout très prenant.
En plus, j'ai lu en parallèle (hé non, je n'ai pas lu ce livre d'une seule traite!) deux autres livres abordant le thème de la mort, sous un angle assez semblable mais des réactions et des personnages bien différents ("la belle aux oranges" de Jostein Gaarder et "l'ultime rivage" de Ursula Le Guin), ce qui donne une résonance tout particulière aux réflexions que m'inspire ce livre: un niveau supérieur de réflexion, d'autres points de vue, ça m'a bien fait mouliner les neurones!
Enfin, un autre point positif, tout n'est pas pré-mâché, tout n'est pas blanc ou noir, aucun avis définitif n'est vraiment donné sur Schopenhauer, des suppositions éventuellement, mais laissant toute liberté d'interprétation...
NB: difficile de classer ce livre, je le mets quand même dans essai, bien que ce soit très romancé, mais l'aspect philosophico-psychologique est quand même prépondérant.
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