L'oncle Cassave va mourir. Il convoque toute sa famille à son chevet dans la demeure de Malpertuis et leur dicte ses dernières volontés : que tous s'installent dans cette colossale maison de maître et que revienne, aux deux derniers survivants, sa fortune. Aucun des proches ne se doute du drame qui les attend. Tout commence par des lumières qui s'éteignent mystérieusement. Bientôt l'horreur jaillira des murs même de la maison.
Malpertuis est un roman fantastique classique de la littérature belge. Autant prévenir tout de suite, on aime ou on déteste.
Quant à moi… j'ai aimé me perdre dans cette maison étrange et angoissante qu'est Malpertuis. A l'image du jeune héros candide, nous assistons à des phénomènes étranges, inquiétants et malfaisants sans trop bien comprendre ce qui se passe, sans pouvoir faire de liens entre les événements et les personnages qui s'y côtoient. On se pose beaucoup de questions. Le jeune héros est-il fou ? A-t-il des hallucinations ? La maison Malpertuis est-elle hantée ? L'oncle Cassave aurait-il gardé quelques obscurs secrets avant de mourir ?
Jean Ray nous fera patienter jusqu'aux dernières pages avant de nous fournir la clé de l'énigme à tous ces phénomènes obscurs et incompréhensibles jusque là.
Un conseil : ne cherchez pas trop d'informations sur le net afin de ne pas gâcher l'effet de surprise à la fin du roman. Faites comme moi, laissez vos repères au vestiaire et perdez-vous dans cette étrange et bien sombre maison qu'est Malpertuis.
Extraits :
L'oncle Cassave va mourir.
Sa barbe s'écoule, blanche et frémissante, de son visage plongé sur l'édredon rouge. Il aspire l'air comme s'il humait des odeurs parfaitement délectables et ses mains, qu'il a énormes et velues, griffent ce qui vient à sa portée.
La femme Griboin qui est venue lui apporter du thé au citron a dit :
- Il fait ses petits paquets.
L'oncle Cassave l'a entendue.
- Pas encore, femelle, pas encore, a-t-il ricané.
Quand elle fut partie, dans un remous de jupes apeurées, il a ajouté à mon adresse :
- Ce n'est pas que j'en aie pour longtemps encore petit, mais après tout, mourir est une chose sérieuse, et il ne faut pas se presser.
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