Bilitis nacquit au commencement du VIème siècle avant notre ère, fille d'un Grec et d'une Phénicienne.
Le recueil de poèmes que Louÿs a soi-disant traduits (il pousse l'amour du canular jusqu'à insérer une bibliographie à la fin du recueil) se divise en trois parties pour trois lieux différents.
La première partie est l'enfance et l'adolescence
en Pamphylie : le style en est bucolique (et j'aime), la nature y est fraîche, ruisselante de tous les cours ou pièces d'eau possibles et imaginables, sous la lune. Elle prend fin à la fin de l'amour qu'elle vivait avec Lycas (sans qu'elle y fasse allusion autrement que par le silence au ce sujet) et l'abandon de leur enfant. C'est pour moi la partie la plus séduisante du recueil.
La deuxième est la jeunesse, sur
l'île de Lesbos, et Bilitis, contemporaine de Psappha (Sappho), sera fugitivement son amante avant de trouver l'amour avec Mnasidika ; mais la fin de leur relation mettra fin également et explicitement à son séjour dans l'île, et elle partira pour
Chypre (IIIème partie du recueil) où elle sera prostituée sacrée d'Astarté. La troisième partie prend fin en même temps que sa sexualité, confirmant une bonne fois pour toutes l'identité de sa Muse.
Il paraît qu'un recueil plus érotique a été commis au sujet de Bilitis, mais je trouve celui-ci suffisamment allusif. C'est peut-être dans les contraintes des ellipses et métaphores que la poésie est plus intense. C'est d'ailleurs une bonne imitation des fragments de Sapho de Mytilène.
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