Il faut un peu de patience pour entrer dans l'univers de la norvégienne Karin Fossum et de son faux polar nordique : Celui qui a peur du loup.
La trame policière (un crime doublé d'une invraisemblable tentative de braquage) n'est qu'un prétexte à la mise en scène de trois «personnages».
Trois éclopés de la vie. Trois exclus de la société.
Un échappé de l'asile, un échappé de prison et un échappé de l'orphelinat (on aura reconnu là trois institutions bien commodes).
Ces trois-là se retrouvent bon gré mal gré errant dans la forêt aux confins de la Norvège, de la Finlande et de la Suède.
Certains chapitres avec de longues digressions en compagnie des «voix intérieures» de ces trois cerveaux malades dérangent un peu et il faut du temps pour se laisser imprégner par l'atmosphère insolite de ce roman.
Mais la patience est récompensée et il finit pas se dégager de ce bouquin un charme étrange.
On se laisse peu à peu prendre au jeu, tout comme nos trois éclopés qui finissent par lier connaissance au fil de l'intrigue.
À un point tel que le commissaire Konrad Sejer (le héros récurrent de Karin Fossum), qui se fait ici porteur de notre regard, semble traverser cette enquête sur la pointe des pieds et sortir de cette forêt comme à regret.
À regret de n'avoir pas vraiment pu pénétrer tous les secrets de ces trois personnalités-là.
Au final, il semble que nous ne sommes pas tombés du premier coup sur le meilleur épisode des enquêtes du commissaire Sejer.
À défaut d'avoir été vraiment convaincus par ce premier numéro, il va nous falloir réïtérer l'expérience avec un autre volume : à suivre donc !
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