[Dépouille d'un serpent: Roman à la française | Roger Judrin]
Perle rare d'un auteur (de quelques 40 ouvrages) aussi injustement qu'incroyablement méconnu: serait-ce dû à son ancienne polémique contre Sartre, à sa répulsion affichée pour le roman (cette première oeuvre n'en est même pas une exception, car il s'agit plutôt d'un récit autobiographique), ou sans doute surtout à cause de son caractère vaguemet mysanthrope et franchement réservé?
Ce petit livre délicieux de 120 pages (Ed. de Minuit 1955, rééd. 1995, trouvé chez un bouquiniste parisien) annonce déjà les traits de style de l'auteur: un goût prononcé pour l'aphorisme allant de paire avec un usage déroutant de la langue (Georges Perros: "il suçait la langue française à petits coups"), une volonté de se décrire comme un "homme sans qualité", héros de Musil avec toute la provocation de Céline.
Cit. de la quatrième de couverture:
"Je ne suis pas un assassin. Ce n'est pas moi qui remuerait la merde du Docteur Freud. Ce bougre de Gide ne m'a pris ni par derrière ni par devant. Je n'ai pas violenté ma tante. J'ai les voyages en horreur. Je crois que ma naissance fut mon seul événement et je l'ai manqué".
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