Une ancienne prisonnière politique du goulag, qui est venue s'y installer avec ses secrets, trouble ses voisins par son comportement inhabituel. Une voisine pleine de bonne volonté, l'ayant prise en sympathie, s'efforce de l'aider et finit par percer le mystère de sa vie intime, découvrant ainsi une séquelle inédite de l'horreur des camps...
Première fois que je lis Elizabeth George et c’est franchement pas mal !
La couverture du livre montre qu’il est considéré comme policier mais, à mon sens, l’intérêt du livre est plutôt dans la critique sociale que fait l’auteur. Ce qui fait peur, ce n’est pas tant ce que fait cette drôle d’Anfisa, mais plutôt la psychologie des autres personnages.
C’est vrai qu’on se demande pourquoi ce personnage est si énigmatique ; mais surtout, on a le poil qui se hérisse à la lecture des pensées ou des dialogues des autres ! C’est l’Amérique profonde et « bien-pensante » et c’est délicieusement atroce.
Petite réunion de quartier au sujet d’Anfisa, dans le jardin de laquelle on a trouvé un rat :
« Chaque position prise sur la situation révélait une facette du prisme qu’est la nature humaine.
Scott voulait rester dans la légalité, conformément à sa personnalité règlement-règlement. On commençait par alerter les services d’hygiène, on mettait la police dans le coup, et si cela ne marchait pas, on faisait ensuite appel aux avocats.
Mais l’idée ne plut pas du tout à Owen Gilbert. Il n’aimait pas Anfisa Téléguine pour des raisons liées davantage au refus de la vieille dame de le laisser s’occuper de sa déclaration d’impôts qu’aux rongeurs envahissant sa propriété, et il voulait prévenir le FBI ou l’IRS (le fisc) pour qu’ils s’occupent d’elle. Elle trempait sûrement dans quelque chose de louche. Tout était possible, de l’évasion fiscale à l’espionnage.
En entendant mentionner l’IRS, Beau Downey pensa à l’IRS (les services de l’immigration), ce qui suffit à enflammer son esprit. Il était convaincu que les immigrés causaient la perte de l’Amérique, et puisque le système judiciaire et le gouvernement ne faisaient manifestement rien pour fermer les frontières aux hordes étrangères, Beau estimait qu’eux, au moins, devaient faire quelque chose pour leur interdire le quartier ».
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