[Bedford Square | Anne Perry, Anne-Marie Carrière (Traducteur)]
Une enquête du couple Pitt, dans l'Angleterre victorienne.
Thomas Pitt et tous ceux qui l'entourent doivent enquêter sur l’odieux chantage dont sont victimes six des personnages les plus influents du royaume et qui menace leur bien le plus cher dans cette société impitoyable : leur réputation.
Premier Anne Perry pour moi. Encore un policier historique, je suis fan de ce genre ! Je ne sais pas si c’est pour ça uniquement, mais j’ai beaucoup aimé Bedford Square.
L’intrigue est un peu complexe (voyons, qui est Sir machin, déjà… de quoi est accusé Lord truc….). Cela dit, il me semble qu’on devine quand même avant la fin non pas forcément qui est le coupable mais autour de quoi tourne réellement le chantage qui est fait à ces six hommes (ah là là, que de phrases alambiquées pour ne pas spoiler !).
Comme toujours avec les policiers historiques, il y a un double intérêt : l’intrigue mais aussi l’ambiance, le contexte. J’aime beaucoup l’époque victorienne et tous ces gens collets montés qui s’offusquent pour une phrase mal tournée ou un gant pas assez blanc, c’est très amusant.
L’intrigue se prêt d’autant plus à l’histoire qu’il est question ici de réputation. Les six hommes victimes d’un étrange chantage (pas de rançon ni de menace !) se voient tous touchés dans ce qui compte le plus pour eux, c’est-à-dire ce que les autres vont penser d’eux.
C’est terrible, ils ont tous d’atroces problèmes de conscience alors même qu’ils sont blancs comme neige, mais ils se sentent devenir suspicieux envers tous ceux qu’ils croisent…
J’ai apprécié aussi la petite histoire parallèle entre Tellman et Gracie. Tellman est un personnage amusant, qui découvre peu à peu que le monde n’est pas aussi manichéen qu’il ne croit (les aristos ne sont pas tous d’odieux personnages imbus d’eux-mêmes et exploitant les autres jusqu’à la moelle, tandis que les domestiques ne sont pas tous d’une morale irréprochable et ne vivent pas tous leur conditions dans d’atroces souffrances !).
Quant à Gracie, elle est directe, n’a pas sa langue dans sa poche et apporte une vraie touche de fraîcheur dans cette ambiance pesante qui plane lors de l’enquête de Thomas Pitt. Dommage qu’il faille probablement attendre les tomes suivants pour savoir si ces deux-là vont enfin arrêter de se manger le nez !
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