[La trilogie de Bartiméus. T. 1, L'Amulette de Samarcande | Jonathan Stroud]
Les 556 pages de L'Amulette de Samarcande, premier volume de la Trilogie de Bartiméus, se scindent en courts chapitres qui s'accolent aux deux personnages principaux du roman de Jonathan Stroud, Bartiméus le démon (pardon, le djinn !) d'une part et Nathaniel (pardon, John Mandrake !) l'apprenti magicien d'autre part. On assiste donc à une litanie, Bartiméus, Nathaniel, déclinée tels des titres de partie tout le long du livre. Le procédé est simpliste et ennuyeux. Pour Nathaniel, le narrateur est extra-diégétique (comme causent ceux qui ont fait lettres à la fac). Les péripéties concernant Nathaniel, enfant de douze ans, sont décrites de l'extérieur alors que ce qui touche Bartiméus est raconté par le djinn lui-même avec rajout de notes en bas de page. Comme le démon pense plusieurs choses en même temps, le procédé du renvoi traduit ses multiples réflexions. Ce qui est sensé paraître drôle est convenu, plat et lassant. Le roman semble beaucoup emprunter aux jeux vidéo. L'intrigue est linéaire et la psychologie des personnages sommaire. Il est aussi question de sept niveaux de vision. Les descriptions se succèdent un peu vainement sans arriver à stimuler l'imagination du lecteur. L'orgueilleux Nathaniel veut se venger d'une humiliation ressentie face à un magicien prétentieux et assoiffé de pouvoir, Simon Lovelace (mélange d'amour et de salace ?). A l'aide du djinn invoqué par Nathaniel, l'amulette est dérobée chez Lovelace. Les catastrophes vont s'enchaîner avec pertes, fracas, morts et amertume. Certaines scènes sont bien amenées, bien écrites et palpitantes : la confrontation entre Nathaniel et Underwood, son maître et la mise à sac par le djinn à tête de chacal ; l'explosion de la bombe élémentale ; le bouquet final avec la matérialisation de Ramuthra. La lucidité, le franc parler et la détermination de Bartiméus finissent par le rendre presque sympathique. Le roman n'est pas mièvre. Il se lit facilement et se bonifie sur la fin. Bien qu'une suite s'amorce, l'histoire est quasiment close au bout du premier tome ce qui est bien agréable.
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