Nous sommes dans l'unité du professeur Charcot au XIXème siècle, et faisons progressivement connaissance avec les aliénées, des femmes, des jeunes filles, leurs cheffes, et voyons des scènes de leur vie d'autrefois, qui les auront amenées à être internées. Le médecin est immédiatement dépeint comme un homme mettant en scène les aliénées, en prétendant que les séances d'hypnose à grand spectacle sont destinées à les guérir et non pas à ce qu'on parle de lui. Louise est une jeune fille abusée par son oncle et développant des réactions "hystériques" à la suite du viol, Eugénie, fantasque et affranchie, fait déborder la patience de son père quand elle prétend voir des morts, Thérèse qui a tué son proxénète... Et Geneviève qui a un statut bien à part et tient lieu d'infirmière, elle qui ne s'est jamais remise de la mort de sa sœur Blandine. Tout concourt dès le début du récit que le titre annonce, d'un bal des folles, une réception mondaine de type foire aux monstres, toujours sous le couvert de happening thérapeutique.
Malgré un anachronisme géant, d'autres points, en revanche, sont très informés, le récit se lit rapidement et facilement. Les personnages sont comme des gens d'aujourd'hui qu'on aurait transposés à l'époque et je me suis très vite trouvée happée par le destin de ces folles, à une époque où l'on disposait de manière démesurée du destin des femmes.
Lecture professionnelle.
Citations :
Les rêves sont dangereux, Louise. Surtout quand ils dépendent de quelqu'un.
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