Le 20 mars 1995, cinq attaques simultanées au gaz sarin sont menées par des adeptes de la secte Aum dans le métro tokyoïte. Chaque attaque s'est déroulée sur le même mode opératoire : deux ou trois poches de plastique remplies de gaz liquide, déposées aux pieds du terroriste qui les perce de la pointe aiguisée de son parapluie avant de sortir de la voiture de métro.
Un an après, l'auteur a rencontré des survivants de ces attaques et recueilli leurs témoignages en prenant beaucoup de précautions pour leur faire revivre ces évènements. Il s'est intéressé à leur vie avant et leur vie après, leurs séquelles (parfois très lourdes) et leur ressentiment plus ou moins fort envers Aum.
La grande majorité de ces victimes étaient soit des employés du métro ou des travailleurs ordinaires commençant une journée ordinaire.
Il ressort que, malgré un incident au gaz sarin survenu un an plus tôt, les services d'urgences (police, pompiers hôpitaux) n'étaient pas préparés à faire face à une attaque terroriste (pas assez d'ambulance, des victimes conduites à l'hôpital dans le van d'une équipe de journaliste ou dans des taxis, mauvaise communication dans le métro où on annonce d'abord à une explosion et où on laisse la rame contaminée continuer à circuler causant de nouvelles victimes...)
Ce recueil a le mérite de sortir des statistiques anonymes, de mettre un nom sur ces innocentes victimes. Procédé qui est valable pour tout acte terroriste ou catastrophe naturelle, Covid-19 inclus.
Dans la seconde partie, l'auteur interroge, plus tard, d'anciens membres de la secte. La sincérité des adaptes cherchant une voie dans la religion, le bouddhisme, ne fait aucun doute. Mais on retrouve tous les mécanisme d'une secte dirigée par un gourou (rupture avec la vie séculière, don de toutes ses possessions en entrant dans la secte, discipline de fer, exaltation religieuse...)

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