[Ce que tient ta main droite t'appartient | Pascal Manoukian]
Ce roman nous introduit dans le milieu des candidats à la guerre au service de Daech et de ses recruteurs.
Karim, le héros a perdu sa jeune compagne et son futur bébé lors d’un attentat à Paris. Pour se venger, il veut retrouver celui qui a conçu le massacre, l’insaisissable Abou Ziad. Pour ce faire, Karim se porte volontaire pour rejoindre la Syrie. En chemin, il constate la naïveté, la crédulité, l’aveuglement des autres volontaires. Et très vite, c’est l’enfer : violence extrême à l’encontre des populations et spécialement des femmes, violence dirigée contre les recrues, abus de pouvoir, cynisme et amoralité des chefs qui ne respectent nullement les prescriptions de l’islam.
Je retiens particulièrement de cette lecture le fait que les candidats pour Daech sont souvent des personnes déculturées, sans valeurs bien définies. Ce sont des gens qui ont connu des frustrations et qui ne demandent qu’à être trompés, ils n’ont pas d’esprit critique et croient les fables grossières inventées par les recruteurs. Les candidats sont soumis insidieusement à un régime sectaire (pas de répit, entraînement éreintant, très peu de nourriture et de sommeil, matraquage d’idées sommaires), et quand ils deviennent combattants, ils sont drogués et surveillés de près jusqu’à leur mort, il leur est impossible de s’échapper.
Le roman est bien construit, précis, sans complaisance et sans émotion inutile.
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