Le narrateur est un adolescent, trop jeune pour partir au front pendant la première guerre mondiale qui bat son plein. Il s'amourache d'une très jeune femme dont le mari est au front, s'emploie à la séduire, y parvient, puis s'auto-convainc d'être éperdument amoureux d'elle. Sans réaliser les conséquences dévastatrices que cette liaison aura sur la jeune femme, à une époque où la morale condamne les femmes bien plus que les hommes.
Difficile pour moi d'émettre un jugement sur ce livre... J'ai trouvé qu'il dépeignait avec une admirable lucidité les premiers émois amoureux de l'adolescence, lors desquels on s'enflamme pour un rien, et où l'on pense vivre le grand amour éternel alors que ce n'est qu'un apprentissage. Où l'on pense aimer quelqu'un, alors qu'en fait on aime plutôt l'idée de vivre le grand amour.
Pourtant, le style m'a semblé un peu froid, et la distance avec laquelle le narrateur raconte cette histoire a créé une distance entre moi-même et les personnages. Je n'ai donc pas vraiment été émue par l'histoire, trouvant le narrateur immature comme le sont la plupart des adolescents (normal), et la jeune femme fort naïve.
Enfin quand je dis que le narrateur est immature, c'est au moment où se déroule l'histoire, alors qu'il avait une quinzaine d'années. Sachant que ce récit est largement autobiographique et que Raymond Radiguet n'avait que 21 ans au moment où il a écrit le livre, il faudrait plutôt dire que le narrateur était d'une maturité et d'une lucidité exceptionnelle à 21 ans! Sans parler du recul avec lequel les faits sont contés. C'est d'ailleurs un argument qui est parfois mis en avant pour dire que ce livre est un chef-d'oeuvre. Mais d'un autre côté, je ne vois pas en quoi la maturité précoce de l'auteur impacte la qualité objective et intrinsèque du livre.
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