Au début de la lecture, j'étais mal à l'aise, le climat est inquiétant.
Une femme se réveille et comprend qu'elle est la seule à avoir survécu à une catastrophe, une guerre qui a tout décimé. On pense à Malevil de Robert Merle.
Autour de sa maison, un mur invisible a poussé, qui la sépare de "l'autre côté", où tous les hommes et animaux ont péri.
Elle se retrouve complètement seule, dans la maison de ses amis qui eux non-plus ne sont pas rentrés du village où ils étaient partis la veille. Seul demeure le chien de ses amis.
Elle trouve une vache, puis une chatte.
Et sa nouvelle vie commence.
Une vie de labeur, de dévouement total à ses animaux, à la terre pour assurer leur susbsistance ainsi que la sienne.
Le travail lui permet de s'user le corps, pour ne plus penser.
Ce qui la bouleverse, c'est d'avoir à tuer des cerfs pour se nourrir : à chaque fois, cet acte lui est très pénible.
Elle devient très vite essentielle à ce bout de nature qui reste : tout attend d'elle pour continuer à vivre.
Mais pour elle, au juste, à quoi ça sert de continuer ?
Ne ferait-elle pas mieux de se glisser de l'autre côté du mur pour mourir à son tour ?
Elle ne se résoud pas à abandonner ses bêtes.

Ce qui m'a touchée, c'est cette affection réciproque entre ses animaux et elle.
Son courage.
Quand elle monte sa vache dans l'alpage pour la faire brouter, elle comprend que rester dans les hauteurs serait simple, juste à la lueur de la lune, à attendre la mort ? Là haut, elle fait corps avec la nature, les astres. Elle ne voit plus l'intérêt de redescendre.
Mais elle redescend dans la vallée.
Et chaque jour succède à l'autre.
Car rien ne se passe de plus que cette survie, et c'est bien là l'angoissant !
Ce mur que symbolise-t'il dans l'Allemagne de l'après-fascisme ? Une menace qui plane dans l'inconscient collectif ?

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