[Strangers in paradise. 17, Amour et mensonges | Terry Moore]
Incurable.
David sait qu’il est atteint d’une tumeur cérébrale maligne et inguérissable mais il n’est pas capable de l’avouer à son entourage. Tambi, la sœur Rambo de Katchoo est informée de l’avancée du mal chez David. Elle met immédiatement les pieds dans le plat et remet le couvert à propos de son désir d’avoir un enfant de David. Rien n’est simple d’autant que Casey vient enfin d’avouer à David son brûlant amour. Reste l’incommunicabilité entre Katchoo et Francine, cette dernière de plus en plus délaissée par Brad, son mari médecin qui n’a plus d’heure et semble s’échiner à la tâche.
Avant-dernier opus d’une symphonie majeure du 9e art, « Amour et mensonges » semble utiliser un vieux ressort du soap opera, la mort programmée d’un personnage central mais Terry Moore est un virtuose sur l’échiquier des sentiments et rien n’advient selon la dramaturgie classique. Les remuements sentimentaux sont pudiquement esquissés et ils sont bouleversants qu’ils concernent le quatuor David, Katchoo, Francine, Casey ou les personnages secondaires, Pia et son anorexie par exemple. Flirtant avec le vaudeville, courtisant la tragédie, aimant avant tout ses personnages, l’auteur ne tient pas seulement son histoire d’une main de maître, il réalise une bande dessinée dense, extraordinaire de précision et de fluidité, d’une réelle beauté graphique. La fin se profile et le déchirement se silhouette entre le lecteur et un opéra de papier qui danse, chante et palpite profondément.
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