Repéré dans l’ouvrage Le sens de la marche de David Le Breton, Le monde sur le flanc de la truite de l’écrivain canadien Robert Lalonde est venu s’échouer sur mes étagères sous un torrent de livres. Un jour, j’ai repêché le livre avec sa belle couverture noire et luisante. Transporté dans mon sac à dos comme un viatique, le livre s’est défraîchi, écorné, froissé mais sa laitance a étoilé mes longues marches solitaires. Beaucoup de personnes sont convoquées par Robert Lalonde au fil des 190 pages : Annie Dillard, Gabrielle Roy, Flannery O’Connor, Emily Dickinson, Audubon, Barry Lopez, Rick Bass mais aussi Colette, Giono, Flaubert, Montaigne et tant d’autres. Québécois né en 1947, Robert Lalonde est bilingue et se nourrit littéralement à travers les mots français et anglais pourvu qu’ils fassent sens et aident à voir, lire, écrire et vivre. Quatre saisons au Canada alimentent notes, aphorismes, citations, entretiens imaginaires. « Ca parle d’oiseaux, de livres, de chevreuils… de désir, d’espérance, de lueurs aperçues… Ca parle de moi, en scribouilleur obsédé… » (p. 188). Ca aide aussi le lecteur qui peut laisser infuser des phrases comme : « Le mal, c’est peut-être l’impatience, tout simplement » (p. 95) ou encore : « A partir du moment où l’on cesse d’inventer le monde, être mort ou vivant, c’est presque la même chose… » (p. 35).
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