[Tex. Speciale n° 12, Gli assassini | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
Les assassins.
A Vulture City, en Arizona, un rendez-vous dans une chambre du Palace Hotel entre un justicier et des assassins professionnels vire au carnage. Dans un ranch, au Nouveau-Mexique, Kit Willer et Tiger Jack dorment dans la grange quand une bande de tueurs patentés apparaissent dans la nuit et exterminent froidement les occupants de la ferme. Bien que les deux amis ripostent, ils sont rapidement neutralisés. Kit est abattu dans le dos et Tiger pendu. Apprenant la sinistre nouvelle, Tex Willer et Kit Carson remontent les pistes avec une rage contenue et une détermination farouche mais les « régulateurs » appartiennent à une organisation secrète bien structurée. La partie va être rude et plus compliquée que prévue d’autant que le mystérieux justicier interfère dans l’enquête menée colts brûlants et cœurs battants.
L’aventure de Tex Willer est particulièrement prenante au regard de l’entrée en matière, trépidante, surprenante et létale. Les régulateurs préfigurent les organisations criminelles modernes avec un chef intransigeant, anonyme, quelconque, redoutable. Boydon (anagramme de Nobody) est aussi insaisissable que déterminé dans son business lucratif. Les assassins semblent pulluler. Un des leaders, nanti du faciès de Lee Van Cleef (l’acteur américain coutumier des westerns spaghetti) s’avère précis, retors et professionnel jusqu’au bout. Alfonso Font est un grand dessinateur même s’il semble bâcler parfois les visages. Il excelle à rendre les atmosphères de pénombre, jouant idéalement avec les clairs-obscurs. Edité par SEMIC en français (2003), aujourd’hui épuisé, « Les assassins » de Mauro Boselli et Alfonso Font est toujours disponible en italien chez Bonelli Editore. Heureux lecteur transalpin qui peut à tout moment se constituer une collection complète du mythique ranger de papier car les numéros épuisés sont réimprimés à l’instar de « Gli assassini », paru en juillet 1998, bénéficiant d’un nouveau tirage en 2010, à un prix accessible, 6,50 € quand l’édition française en 2003 vendait ce titre à 15.00 € ! La difficulté à pérenniser le marché des fumettis en France demeure mystérieuse alors que les ventes mondiales de Tex Willer dépassent les 500 millions d’exemplaires et que la série s’écoule à 600 000 exemplaires chaque mois en Italie. Bien que le prix reste un frein notable au décollage des ventes françaises, il n’explique pas tout. Quoi qu’il en soit, le lecteur français potentiel passe à côté d’un rare plaisir, renouvelable à l’envi.
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