"Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant". Voilà le genre de début qui donne tout de suite envie de s'installer dans le récit. Et Antonio Moresco nous sert ce ton mélancolique et mystérieux tout au long de "La petite lumière", à ce jour son seul roman traduit en français.
Des raisons qui ont poussé le narrateur à disparaître, de son existence avant cet isolement, nous ne saurons rien. Nous l'accompagnons dans son quotidien ponctué de tâches simples et de longues marches dans une nature rendue omniprésente et vaguement menaçante par l'abondance de descriptions qui la dotent d'une vigueur et d'une force de prolifération quasi obscènes.
Chaque soir, perdue au cœur de la dense forêt qui couvre le versant auquel sa maison fait face, notre ermite aperçoit une petite lumière. Sa curiosité est éveillée au point qu'il finit par se rendre sur les lieux. Il a alors l'immense surprise d'y découvrir une habitation, dans laquelle vit, seul, un jeune enfant.
Une prudente relation se noue entre les deux solitaires...
Le charme du roman d'Antonio Moresco est indéniable, et repose principalement sur son étrange atmosphère faite de surnaturel et d'une sorte de torpeur qui suscite une légère angoisse. Il incite à se poser une multitude de questions qui ne trouvent pas nécessairement de réponses mais peu importe : notre intérêt est éveillé, et c'est sans broncher que l'on accepte de suivre cet homme singulier, qui prétend dialoguer avec les hirondelles, et nous livre un récit original, oscillant sur les frontières, devenues floues, qui séparent la veille du sommeil, et la mort du monde des vivants.
La découverte de ce court texte a donc été un réel plaisir, à peine terni par certaines bizarreries stylistiques dont je ne saurais vous dire si elles sont dues à la traduction...
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