Mo Yan est un artiste plasticien, poète et écrivain du début des années 80. Cette période charnière de la Chine, passage entre l'ère maoïste du Grand Timonier et l'ouverture au marché (progressive) du petit Timonier Deng Tsiao Ping.
L'auteur ne se sent plus accepté par les autorités, en quoi il n'a pas tort. Quant à sa vie personnelle et sentimentale elle va à vau l'au.
Il choisit de se retrouver en rencontrant la réalité de son pays. Il part à la rencontre de la Chine immense qu'il ne connaît pas. Ce livre est le récit autobiographique, celui d'un long périple à travers la Chine de l'est en ouest du nord au sud.
Difficile expérience, à la limite du tolérable parfois, quand la nature (le désert, les montagnes,..) le font vaciller. Quant aux contacts avec les gens, ils ne sont pas toujours positifs, ni sans danger.
L'intérêt de "Chemin de poussière rouge" est qu'il nous décrit de façon subjective (dans le sens de "vécue") ce qu'était la Chine profonde, rurale et urbaine, au moment où elle s'est réveillée.
En effet, c'est du matériel de première importance pour voir les changements réalisés, mais aussi voir les constantes (les mentalités, les habitudes de vie, etc).
Livre facile, agréable,avec des morceaux très évocateurs comme celui-ci :
L'an passé, au cours du printemps 1981, je quittai, sur décision de mon unité de travail, l'immeuble où résidait le personnel pour emménager dans une petite maison du passage Nanxio, au numéro 53. Elle est coincée entre la onzième et la douzième rue de Dongsi, dans le quartier est de Pékin, à une centaine de mètres de l'ancienne résidence de Liang Quichao, l'un des membres du mouvement réformiste de 1898, dont les appels à la modernisation mirent l'impératrice Cixi dans une telle rage qu'il dut s'enfuir du pays et passer quatorze ans en exil. Devant la porte de sa demeure, un vieux caroubier a poussé en vrille dans un minuscule espace serré entre le mur et un poteau télégraphique. Ma maison s'élève au fond d'une étroite impasse, à une vingtaine de mètres de ce passage Nanxiao. Celui-ci est tout juste assez large pour que deux bus puissent se croiser sans se toucher. À huit heures du matin et à quatre heures de l'après-midi, le passage s'emplit de tant de monde et de bicyclettes que plus personne ne peut avancer.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre