Posée dans la Baltique, l’île suédoise d’Öland revient hanter le 2e roman que Johan Theorim consacre aux lieux sauvages et austères où il passe ses étés depuis son enfance. Après L’heure trouble (2009) et avant Le sang des pierres (2011), L’écho des morts (2010) réactive des légendes qui s’immiscent dans l’esprit des familiers de l’île comme si les défunts venaient chuchoter aux vivants des histoires à vivre debout. Joakim Westin ne peut se résigner à la disparition tragique de ses proches. Venu s’installer en famille dans la propriété d’Aludden sur l’île d’Öland, il fouille les recoins de sa maison, entend des chuchotements, sent des froissements et finit par se faire à la présence des fantômes dont il attend des réponses. En parallèle à cette dérive mentale, trois cambrioleurs visitent les résidences secondaires de l’île à la recherche de butins faciles mais les dissensions surgissent entre les deux frères Serelius, Freddy et Tommy et Henrik au moment du partage. La possibilité d’un cambriolage lucratif chez les Westin fait converger les frères Serelius dopés aux amphétamines et aux racontars d’une table tournante. La police de proximité suédoise a dépêché sur Öland Tilda Davidsson dont les grands-parents sont originaires. D’abord incrédule, la jeune femme policière va enquêter sur les disparitions et les vols. Tout se dénouera le jour de la tempête quand les fantômes s’inviteront aux fêtes de Noël. Alors Joakim obtiendra des réponses, confondra les assassins, trouvant peut-être la paix de l’âme et le repos des morts.
Le roman de Johan Theorim est lent, ouaté et laisse insidieusement les revenants grignoter l’espace. L’histoire baigne dans le fantastique et n’apporte jamais d’explication rationnelle aux phénomènes paranormaux vécus par les principaux personnages bourrés de remords et pétris de repentirs. La venue de Gerlof Davidsson presque en filigrane du roman est appréciable tant le vieil homme respire la sagacité et la malice. C’est lui qui dénouera en partie l’intrigue avec un brio nappé de modestie. L’auteur suédois ne dit pas tout et n’appuie pas son propos. Au lecteur de raccorder les éléments et de donner du sens aux comportements des protagonistes. La fin accélère le pouls et joue habilement sur les nerfs une partition réussie. Ce 2e opus incite vivement à lire le 3e tome de la trilogie.
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