Vous ne supportez plus de subir chaque matin l'odeur d'aisselles mal lavées et d'haleines rances qui flotte dans les transports en commun ?
La pollution vous essouffle ?
La cacophonie urbaine vous épuise ?
Vous ne parvenez plus à soutenir le rythme effrené que vous impose votre existence en ville ?
Contactez John Burnside, je crois qu'il a trouvé le paradis qu'il vous faut. Un endroit où le silence est si dense qu'il en acquiert une texture presque palpable. Où vous pouvez vous promener des heures durant sans croiser âme qui vive. Où le temps s'écoule avec une lenteur qui relève de la léthargie...
Comment ça, où est l'arnaque ?
Bon, c'est vrai, il y fait un peu froid, et la lumière y est inhabituelle, tantôt permanente, tantôt inexistante et ce, de longs mois durant. Et vous risquez, au détour d'un chemin, d'y tomber en tête-à-tête avec quelque créature aux intentions malveillantes...
Mais si vous ressemblez un peu à Liv ou à sa mère, ou encore au vieux Kyrre Opdahl, sans doute vous plairez-vous beaucoup sur l'île de Valoya, au nord de la Norvège. Ces trois-là y vivent, par choix, depuis longtemps, et se sont en quelque sorte imprégnés de la rudesse et de l'ambiance étrange qui y règnent.
La mère de Liv est une célèbre artiste peintre. Elle s'est installée sur l'île alors que Liv n'était qu'une enfant. Loin de la frénésie urbaine et des incessantes sollicitations médiatiques, elle a trouvé une sérénité qui lui permet de mieux travailler.
Liv est devenue une adolescente calme et solitaire, qui passe davantage de temps à écouter les histoires de trolls et de sorcières que lui racontent Kyrre Opdahl qu'à fréquenter les jeunes de son âge qu'elle côtoie vaguement au lycée.
Le récit débute au moment des grandes vacances. Liv a obtenu son diplôme. Passive, elle se sent incapable de prendre une décision sur son avenir.
Les noyades suspectes de deux de ses camarades de lycée, l'arrivée dans la petite maison de location de Kyrre d'un estivant aux drôles de manières, et la réception d'une lettre l'informant que son père -dont elle ignore quasiment tout, et pour lequel elle n'éprouve aucune curiosité- est gravement malade, sont autant d'événements qui vont bouleverser la routine d'un été exceptionnellement doux...
La lecture de l'avant-dernier titre de John Burnside, "Scintillation", m'avait rendue très impatiente de découvrir son nouveau titre. On y retrouve bien certains des éléments qui dotent les textes de l'auteur écossais d'un caractère unique et pénétrant : son écriture juste et poétique, exempte de tout lyrisme inutile, ainsi que sa capacité à installer des atmosphères sourdement inquiétantes, dont le pouvoir réside dans la suggestion de possibilités surnaturelles, et le poids d'un environnement naturel propre à susciter mystère et angoisse.
Malheureusement, j'ai trouvé que "L'été des noyés" souffrait d'un excès de lenteur, trop de suggestion finissant par nuire à l'action. Le récit est baigné d'une torpeur qui englue le lecteur. Aux côtés d'une Liv indécise, qui semble vivre à un rythme ralenti, j'avoue, malgré toute ma bonne volonté, avoir à plusieurs reprises succombé à l'ennui. Mon intérêt s'est à nouveau éveillé au deux tiers du roman, et j'ai aimé la dernière partie, plus intense -même si c'est une intensité toute relative, mais si vous êtes en quête d'action trépidante, ne lisez pas John Burnside !
Un avis en demi-teinte, donc, qui néanmoins ne m'empêchera pas de continuer à attendre avec impatience le prochain titre de l'auteur.
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