Oui, vraiment, un excellent roman à la fois brutal, puissant, subtil, brillant et complexe. Un roman sur le mensonge et l'identité de l'individu, et aussi sur la tolérance ou plutôt sur l'intolérance (intolérance raciale, intolérance sociale, intolérance face à la liberté de disposer librement de son esprit et de son corps...).

J'y reprocherais toutefois quelques longueurs ici ou là, des passages excessivement statiques, mais le talent de Philip Roth se fait jour dans sa maîtrise d'un humour burlesque et grave, délicieusement provocateur, et sa capacité à interrompre la satire pour entraîner son lecteur quelque part entre tristesse et sagesse, vers l’amertume et la désillusion, vers la tragédie.

Et je me rends compte que je n'ai pas encore fait ma propre note de lecture sur ce grand roman, je vais y remédier de ce pas !

Momo, as-tu lu les deux autres ouvrages de ce même cycle, Pastorale américaine (qui traite de la guerre du Viêt-Nam) et J’ai épousé un communiste (qui parle du maccarthysme)? Depuis que j'ai lu La tache, je me suis promis de les lire, mais je ne l'ai pas encore fait! Et le dernier roman de Philip Roth, Le Complot comme l'Amérique, est paraît-il très bien aussi...

Le complot contre l'Amérique m'a laissé quand même une drôle d'impression à propos du personnage de Lindberg, car bien que sachant lire une fiction, je me suis laissée prendre à l'hypothèse de P. Roth sur les accointances de celui-ci avec le nazisme.