Mon commentaire.
Il est des romans où le lecteur cherche sa place.
Il est des romans où l'auteur change de rôle emprunte celui de son personnage principal, l'oncle, qui écrit lui-même un roman, tout en inventant une autobiographie qu'un neveu jaloux écrirait en prenant la place du narrateur...
Vous avez compris ?
C'est vrai qu'il n'est pas aisé d'aborder « le monde futur » sans prendre du recul, sans connaître le passé de Wang Xiaobo.
Je repense à la phrase de Ma Jian dans « chemins de poussière rouge »,
… L'écriture est moins risqué que la peinture pour moi. Je peux me cacher dans un labyrinthe de mots, parmi les détails de la vie des gens ».
Avec Wang Xiaobo, le labyrinthe prend toute sa dimension.
C'est au lecteur de dévider un fil d'Ariane pas facile à saisir. Est-ce là la force de cet écrivain ? Je pense que nombre d'étudiants fan de l'auteur ont compris ce qui me paraît flou.
Malgré ma volonté de découverte de la culture chinoise, il me reste bien des murailles à franchir pour comprendre leur désir de s'exprimer.
En m'inspirant du Zhuāngzǐ (ouvrage écrit par un philosophe chinois communément appelé Zhuāng Zhōude la fin du quatrième siècle avant Jésus Christ) à propos de la littérature chinoise, je peux paraphraser une pensée :
le crapaud au fond de son trou ne saurait discourir sur la mer ;
Le moustique dans sa grande humidité ne saurait philosopher à propos du gel ;
Le modeste lecteur que je suis ne saurait disserter sur la littérature chinoise, prisonnier du peu que j'ai lu des auteurs de ce pays.
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