"Mémoire pour un avocat" : désireux de divorcer, un homme rédige un mémoire pour son avocat, sous forme de récit qui part de ses fiançailles et arrive à son croissant mépris pour sa femme, en passant par les innombrables concessions qu'il fit à son insensibilité de cœur et de corps.
"Clotilde et moi" : un couple adultérin a convenu de faire un séjour dans un port britannique, avec vue sur la mer, option baudelairienne luxe, calme et volupté ; la maîtresse arrive avec quinze jours de retard et trente-trois malles qu'elle entreprend de gérer à plein temps.
"Le Pont" : un époux irréprochable se demande comment il a pu indisposer ses six épouses en moins de trois mois chacune...
"Veuve" : un couple et un ami très cher vivaient heureux ; l'époux décède, l'épouse se désole, l'ami très cher fait acte de présence...
Ce recueil de quatre nouvelles nous offre un regard plein d'humour, parfois noir, sur la relation de couple. Bien avant Gray, Mirbeau estime que les Vénusiennes et les Martiens, même quand ils sont supposés pouvoir s'aimer vont très vite atteindre les limites de la communication, de leur désir et vivre côte à côte dans l'amertume.
Certaines nouvelles sont des petits chefs-d’œuvre de mauvaise foi féminine (ou masculine : que penser de ces hommes qui se présentent comment toujours très - trop- accommodants, patients, soumis ? ces narrateurs disent-ils tout ?), presque toutes sont de redoutables casse-pieds, dominatrices et castratrices, mais Mirbeau tourne le plus souvent ces situations à la comédie... sauf peut-être dans "Mémoire pour un avocat", où la condition de vie des plus pauvres est peinte d'une manière qui dissuade de rire du manque de charité de l'épouse.
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