Barbara Demick a été correspondante du Los Angeles time à Séoul pendant de nombreuses années. Son livre est composé de témoignages de plusieurs coréens du Nord ayant réussi à fuir le régime de Pyong Yang ; régime dictatorial s'il en est. L'auteur s'est rendue elle-même plusieurs fois en Corée du Nord , avec toutes les contraintes imposées par le manque de liberté de circulation.
J'ai lu déjà plusieurs livres sur ce pays qui me captive et celui-ci en vaut bien un autre. Les récits des fuyards sont édifiants. Il y a quelque chose de fascinant à découvrir la vie quotidienne de la population nord-coréenne . Ecrire que la Corée du Nord est une autre planète ne relève pas du poncif, ce pays est vraiment le "trou noir" de la terre. Un pays déliquescent , un pays où rien ne marche, où dans les années 2000 au moins un million de personnes sont mortes de faim, un pays où la longueur des cheveux est réglementée (5 cm pour les hommes, 7cm pour les chauves), mais un pays possédant l'arme atomique et un pays capable d'envoyer un satellite dans l'espace. A côté de la Corée du Nord, Cuba est une grande démocratie...
Barbara Demick nous dit à la fin de son livre que les choses commencent à bouger, très lentement... L'arrivée au pouvoir de Kim Jong-un n'a en fait rien changé. La caste au pouvoir ne lâche rien. Il y a certes une timide libéralisation du commerce, surtout près de la frontière chinoise, mais les candidats au départ sont toujours aussi nombreux même si très peu concrétisent leur dessein ; d'autant que la Chine n'est guère accueillante et que la Corée du Sud ne voit pas toujours d'un très bon oeil l'arrivée de ces "frères" difficilement intégrables. La réunification des deux Corée, malgré tout ce que laissent accroire les politiques du sud ainsi que les technocrates des Nations Unies est le grand cauchemar des dirigeants de Séoul. Comment intégrer 22 millions de nord-coréens au dynamisme économique survitaminé du sud et à quel prix ? la réunification des deux Allemagne à côté a été une promenade de santé.

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Pas du tout C'est en tout cas ce qu'écrit l'auteure du livre. Il faut cependant relativiser dans le sens où tous les réglements édictés par le Parti sont difficilement applicables. Autre exemple ubuesque : l'interdiction de cuisiner à l'électricité ! celle-ci réservée prioritairement aux usines et à l'armée. D'où une déforestation sauvage (chauffage et cuisine au bois et charbon). Le Parti exerce un contrôle total sur la vie quotidienne des nord-coréens. Les postes de radio et de TV (lorsqu'ils sont disponibles à l'achat...) sont bloqués d'office sur la fréquence d'état. La Corée du Nord c'est 1984 !