[Aspic : détectives de l’étrange. 1re enquête | Thierry Gloris ; Jacques Lamontagne]

Dans le Paris du XIXe siècle, Kathy Wuthering, une naine médium renommée a été ignoblement assassinée. L’inspecteur Nimber découvre les globes oculaires de la défunte dans un bocal. Le célèbre enquêteur « phénoménologue » Auguste Dupin est appelé à la rescousse afin de tirer vers la lumière une sordide affaire mêlant la sinistre confrérie des camelots du crime à quelques meurtriers francs-tireurs comme le grand Youri ou encore Johnny L’Rosbbeef à la recherche effrénée de la pierre philosophale. Si Dupin est observateur et inégalable dans ses déductions, il est quelque peu dépassé par son apprentie détective stagiaire, Flora Vernet, impulsive, dynamique, courageuse et diablement intelligente. Elle s’associe avec un client molesté la veille et venu chercher de l’aide auprès de Dupin. Il s’agit de Gavroche, tué sur les barricades et ressuscité sous le nom de Hugo Beyle par la magie de la pierre philosophale contenue dans le boîtier de sa montre à gousset. Le tandem engage le combat contre les spectres et les assassins de l’ombre.
L’enquête ésotérique relève du feuilleton, Eugène Sue est en filigrane, Edgar Poe de même, avec de multiples rebondissements, un humour constant et des invraisemblances assumées. Les personnages sont attachants et irrésistibles à l’image de Flora lancée sur sa motocyclette dans les escaliers et jetant à la nuit un « Geronimo » ! de défi. Ses poursuivants en restent baba. Les dessins, les cadrages et la mise en couleur sont superbes. L’atmosphère du Paris de la Belle Epoque est magnifiquement rendue. On sent que le dessinateur québécois Jacques Lamontagne est un véritable orfèvre en la matière graphique. L’agence Aspic est née et les plaisirs à venir semblent prometteurs et pleins de charmes.

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