[100 bullets. 3, Dos rond pour le daron | Brian Azzarello ; Eduardo Risso]
Le rade d’Holly ne paie pas sa dîme à la mafia locale parce que la patronne, Holly, est soutenue dans l’ombre par Curtis Hughes connu dans le milieu sous le nom de Loop. Monsieur Rego est le caïd auquel Loop rend des comptes. Curtis a délaissé sa femme et son fils depuis longtemps. Si son fils Louis n’a pas d’avenir, il le doit à son père absent. L’agent Graves entre en contact avec Louis pour lui proposer le flingue et les cent cartouches non identifiables. Louis Curtis a enfin la possibilité de remettre les pendules à l’heure mais son père est un dur à cuire. Finalement, le père et le fils se retrouvent et s’épaulent. Monsieur Rego confie à Loop une mission de routine consistant à récupérer le loyer auprès d’un commerçant récalcitrant. Aidé par son fils Louis, Curtis met la main sur un magot qu’il dissimule à son patron. Loop pourrait passer entre les mailles du filet poisseux mais Rego est un pêcheur de premier ordre. Loop va morfler, Holly, sa petite amie, de même. Louis qui était parti en premier lieu pour se venger de son père décide de le venger mais si Rego est vieux, il est aussi roué et les coups, c’est sa soldatesque qui les donne. Louis, à son tour, va sentir passer le vent de la mort.
Troisième volume de 100 Bullets repris par Urban Comics à la place des éditions Semic défaillantes, l’album sous couverture cartonnée est de fort belle tenue. La mise en couleur et la qualité d’impression sont superbes. Le récit commence à devenir compréhensible car à travers les petits règlements de comptes entre ennemis, le dessein de l’agent Graves se précise. Manipulateur implacable, il s’impose diaboliquement en jouant sur la psychologie et ses aléas, avançant ses cartes selon une logique à toute épreuve. L’histoire devient nettement plus intéressante avec un rapport père fils plutôt touchant. Comme toujours, le dessin d’Eduardo Risso captive par son trait expressif, sa mise en page lisible et dynamique, ses cadrages inventifs avec des gros plans sur des trognes de brutes et des visages d’ange mais il ne faut pas se fier au faciès, le démon prenant toutes les apparences. La série est maintenant bien partie. La suite ne pourra qu’être de plus en plus prenante.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre