Ce document m'a beaucoup secouée. Je l'ai lu avec une boule au ventre. Tout le long. Je savais, bien sûr, que Christian Ranucci avait été décapité, je savais que ce n'était pas une fiction, je connaissais et pourtant... j'avais cet espoir fou qu'on s'apercevrait avant qu'il ne soit trop tard, de l'erreur judiciaire en cours. Mais non ! C'est bête hein ? Et bien sûr, ça n'a pas marché.
Gilles Perrault, qu'on sent hyper documenté, montre comment la Justice est bien sûr une affaire de règles à appliquer mais que c'est aussi celle du hasard du calendrier des faits divers, que c'est un peu de calcul personnel pour sa carrière (politique ou professionnelle) mais surtout c'est une histoire de précision : tout détail peut faire basculer l'histoire, toute piste doit être creusée, chaque témoin peut bouleverser les jurés. Et la peine de mort, comme un oiseau de mauvais augure, rendait (et rend encore dans certains pays) tout cet exercice si risqué !

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je ne sais pas si ce livre explique vraiment ce qu'est la peine de mort (à part peut-être le chapitre qui décrit les dernières heures de ranucci, décapitation comprise) même s'il contient plein d'info intéressantes
je pense que c'est plus l'histoire d'une erreur judiciaire qu'un document sur la peine de mort...

du coup, je ne saurais pas répondre à ta question....

Non, je n'ai pas pensé qu'il s'agissait d'un livre sur la peine de mort !
Mais comme je milite contre, chaque fois que j'entends parler d'une erreur judiciaire, je ne peux m'empêcher de penser à sa potentielle conséquence en terme de décollation dans un pays qui ne l'aurait pas supprimée.
Je ne m'intéresse donc pas à la valeur documentaire de ce livre mais à son degré de lisibilité pour des adolescents.

Je pense qu'il est agréable à lire et très intéressant (même s'il est partisan et que l'erreur judiciaire ne soit pas assurée). Le principal obstacle à sa lecture par des ados me parait être sa longueur.
Pour ma part je leur conseillerais plutôt "le dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo (plus fort à mon avis car il condamne la peine de mort dans l'absolu, même si le condamné est coupable) et "l'exécution" de Badinter (qui me touche profondément car je n'oublie pas ce matin, au bord de la mer, en vacances, où j'étais allée acheter des croissants et où j'ai lu un titre de journal "Buffet et Bontemps executés"...) qui est beaucop plus court.