Purs billets desprogiens si ce n’était un dessoudage ordinaire sans haine aucune de la pipelette gent pipole, de cette jet set en parachute dorée qui occupe les médias de sa logorrhée sénile, Christophe Conte fait un arrosage tous azimuts avec la pétrolette nickel de ses mots tirés à bout portant, plus concis, moins digressifs que ceux du défunt Pierrot. Les « Billets durs » ont l’allant du titi gouailleur, moineau du pavé luisant, défouraillant à tout va, raillant des fous du paf engoncés dans leurs poufs mais avec le bon calibre dans la phrase. Ca fait mouche dans la pouf, baffe dans le pif du moche et franchement, le lecteur tient sa petite vengeance pour toutes les imbécillités crasses déversées à flot continu en toute impunité depuis si longtemps dans ses pauvres conduits auditifs saturés, dans son temps de cervelle si peu disponible, discours, vacheries, méchancetés qui en disent long sur l’état de délabrement des susdites stars de pacotille. Heureusement, Christophe Conte veille au grain sur toute cette volaille élevée en plein air supérieur, de Raphaël, le chanteur à la « voix de têtard tuberculeux » aux « textes hypokhâgneux du genou » à Mylène Farmer surnommée « Rouquemoutte la loutre », en passant par David Douillet que les enfants bavouilleux confondent avec Shrek, Jean-Marc Ayrault, « bergmanien » après l’heure, les frères Bogdanov que l’auteur met en garde : « le port intensif du casque peut engendrer des déformations de la gueule », Dany Boon, Christine Boutin, Copé, Debré, gros Gégé, FOG, David Guetta, NKM, Lagarde, Larqué, l’inénarrable Arnaud Lagardère dont j’ai eu le privilège, de courte durée, hélas, de visionner sur Internet la déclaration de son immense amour à sa grande femme, ce « shooting sexy » dont le « making of filmé… buzze à clics rabattus… », la liste est longue, infinie comme la bêtise humaine infatuée, la jouant finaude à l’exemple du PDG de Total, Christophe de Margerie, acceptant des socialistes une « contribution exceptionnelle raisonnable » alors que son groupe n’a jamais payé un radis à l’Etat français « malgré des bénéfices indécents (8,6 milliards d’euros en 2009) ». En dépit d’un rire virant parfois au jaune, la poilade est de rigueur et on peut décemment en redemander autant pour 2013 car le remède par le rire est efficace contre l’ulcère d’estomac. D’ailleurs, le billet dur a pris du galon puisqu’il figure maintenant en pleine première page de l’hebdomadaire culturel Les Inrockuptibles. Rien à jeter dans le présent recueil et puisque l’auteur m’embrasse parmi la foule des anonymes lisant son œuvre, je me permets de lui renvoyer une bise d’hétéro en écho à ses élans fraternels.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]