Nadia est une jeune, belle et timide laborantine éprise du professeur Dario, binoclard à barbiche. Elle décide de boire le contenu aphrodisiaque d’un tube à essai afin de libérer ses pulsions et d’annoncer sa passion à l’élu de son cœur. Le moteur s’emballe et la libido explose. Nadia ne se contient plus et Dario enchaîne. Evidemment, la solution absorbée par Nadia est un placebo.
Le Déclic de Manara avait déjà exploré la piste de la nymphomane qui se révèle malgré elle. Ici, la formule n’est qu’un prétexte falot à une débauche pornographique entre des personnages inconsistants. L’intérêt de l’album interdit aux mineurs réside dans le dessin en noir & blanc de Livio Labuz remarquablement équilibré dans la planche conçue comme un tout. A travers le trait précis, épuré, cerclant amoureusement les corps tout en courbes, on peut penser à Magnus ou encore à Baldazzini mais Balduz est aussi un illustrateur et un graphiste capable de styliser sa production graphique. D’abord accablé par l’indigence du propos et la débauche gluante en regard, le lecteur peut s’intéresser après coup au graphisme très lisible, à la ligne claire mettant en lumière des nudités sans fard, à des cadrages inventifs, séduisants. Une suite est annoncée en trois tomes mais il n’est pas écrit que l’intérêt tienne jusque là.
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