Guillaume de Fonclare a quarante-deux ans, il est marié et père de deux enfants, et directeur de l’Historial de la Grande Guerre à Péronne. Un beau parcours pour une vie combative et heureuse.
Mais une épreuve supplémentaire l’attend, la maladie. Et une maladie « orpheline », une de ces tenailles que personne ne sait vraiment maîtriser, qui fait hurler, pleurer, rend les muscles douloureux et, partant, tout mouvement d’une vie simplement sédentaire, un vrai défi.
Or il va trouver dans sa fonction de conservateur de la mémoire des souffrances de la guerre, non pas le sentiment banal que ce qu'il souffre n’est rien à côté, car on ne hiérarchise pas les souffrances sans leur faire injustice à toutes, mais que souffrir existe, a existé pour des hommes bons ou mauvais, courageux ou lâches, que la mort s’est présentée, prématurément pour la plupart d’entre eux, et que malgré tous les beaux discours méritocrates ou patriotiques, rien n’a empêché qu’ils ne meurent, et non plus qu’ils ne souffrent. L’auteur cite ces vieillards de quatre-vingts ans qui passaient quelques soirées à s’ôter de la peau les éclats d’obus qui sortaient encore de leurs membres…
C’est donc à une communion dans la condition humaine qu’il a été initié.
C’est un récit profondément sage et profond, qui était nécessaire. On peut le lire comme un témoignage, pas seulement comme une ascèse. Les amateurs d’anecdotes guerrières, loin d'artificiels anniversaires ou commémorations, y trouveront aussi leur compte. Le style est très agréable, et son projet de continuer à écrire s’il souffre un jour trop pour sa fonction de directeur est paradoxalement rassurant pour nous, égoïstes lecteurs.
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