[Avec l'expression de ma profonde gratitude pour la chère Ingannmic, dont la plume suscite des émotions vraies.]
Un premier roman extrêmement bien bâti, que ce jeu de miroirs entre niveaux narratifs. Certains ingrédients sont relativement habituels, ou au moins connus dans le fantastique : une enquête sur la disparition d'un écrivain, personnage initialement mystérieux, par un proche (son jumeau) qui ne se dévoile lui aussi que très progressivement (ainsi que leurs étranges rapports) ; l'incarnation de personnages narratifs de deuxième degré (apparemment créés par l'auteur disparu) entraînant peut-être la désincarnation des premiers. Ce qui l'est moins, c'est le surgissement du narratif (l'intrigue, le style, les références littéraires surtout anglo-américaines de la première moitié du XXe siècle, jusqu'aux nombreuses anagrammes) comme un personnage à part entière que l'on pourrait définir personnage de troisième degré... Le fantastique se transforme donc en une sorte de métaphysique du discours narratif (réel ? fictif ? méta-narration ? intrigue ouverte ?...).
Le résultat de cet enchevêtrement, qui tient en haleine surtout par le nombre de références croisées, ressemble à une véritable ode à la littérature et à l'imagination (dont l'insuffisance est d'ailleurs sanctionnée symboliquement par la disparition - Johan). Quelques petites notes sur des procédés (possibles) de l'écriture et de la création littéraire (ex. Rekarte) sont agréables et fraîches. La typographie aide à distinguer les textes, et à ne pas se perdre entre les niveaux. La progression de la trame est fort habile.
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