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c'est Gasterea, c'est la plus jolie des muses qui m'inspire ; je serai plus clair qu'un oracle, et mes préceptes traverseront les siècles"
eh bien voilà une bonne découverte, cette physiologie du goût dont j'entends parler depuis si longtemps: "dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es".
Pourquoi j'aime ce livre? parce que, avant tout, ça parle de BOUFFE, tout du long, c'est à peine pensable, Ce livre se boit comme du petit-lait, se déguste comme une crêpe à la crème de marrons, se goûte par petites touches, comme un assortiment de baklavas arrosé de thé à la menthe, etc.
Tout y passe, depuis des descriptions "scientifiques" ou presque d'aliments, jusqu'aux explications des plaisirs de la table, en y incluant des considérations sociologiques, comment dire, qui ont un peu vieilli:
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la mortalité diminue dans la même proportion que les moyens qu'on a de se bien nourrir augmentent ; et qu'ainsi ceux que la fortune soumet au malheur de se mal nourrir peuvent du moins être sûrs que la mort les en délivrera plus vite",
sans oublier quelques considérations digestives:
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La digestion est de toutes les opérations corporelles celle qui influe le plus sur l'état moral de l'individu. [...] On pourrait ranger, sous ce rapport, le genre humain civilisé en trois grandes catégories: les réguliers, les resserrés et les relâchés"
Je n'ai aucune idée du niveau de second degré que Brillat-Savarin a voulu mettre dans ce livre, mais ce cher monsieur amateur de bonne bouffe et de bonne boisson ne manque ni d'humour ni d'une certaine mégalo, pour ne pas dire d'une mégalo certaine...
je le laisse conclure:
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le plaisir de la table peut s'associer à tous les autres plaisirs, et reste le dernier pour nous consoler de leur perte"
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