La différence entre ce livre et des romans décrivant des dystopies, dans le style de 1984 ou du meilleur des mondes, c'est que les protagonistes (ou au moins les femmes) ont conscience de ce qui ne va pas : en moins d'une génération, leur monde a basculé, d'un mode de vie très proche du nôtre à un régime totalitaire où les femmes n'ont plus aucun droit. Le personnage principal est une servante, vouée à la reproduction. Elle vit dans la maison d'un homme et de son épouse, et son unique rôle est de concevoir un enfant, qui sera donné à l'épouse, et elle redoute ce qui se passera si elle n'arrive pas à concevoir : elle sera remplacée, mais qu'adviendra-t-il d'elle ?
On suit son quotidien incroyablement oppressif, où elle n'a le droit de rien faire, ne peut sortir qu'accompagnée d'une autre servante, toutes deux devant être complètement cachées par des vêtements amples et de grandes capuches, ne devant pas regarder autre chose que leurs pieds... En même temps elle se rappelle de sa vie d'avant, et de comment les choses ont changé.
Une des grandes forces de ce roman à mon avis est de voir comment elle peut arriver à s'habituer à ce régime, et, tout en le trouvant détestable, douter de si sa vie a pu être à ce point différente auparavant. On pourra trouver la comparaison avec
Visage volé de Latifa intéressante, ou pas.
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