Voici trois semaines que j'ai terminé ce livre, et que je ne peux me résoudre à faire une note de lecture: j'ai trop peur de ne pas faire passer mon émotion en quelques lignes... Mais tant pis, je me lance.
Pour commencer, c'est un pavé qui demande un certain investissement. Je l'ai lu par petits morceaux, et j'ai mis beaucoup de temps avant de rentrer dans le récit - mais au final, quelle récompense. Le plaisir est d'autant plus grand que j'ai eu l'impression que cette lecture "se mérite".
Golovanov a découpé le livre en plusieurs parties: une première sur lui-même, avec des réflexions sur sa vie et les motivations qui le poussent à voyager, puis vient une seconde partie narrant une tentative de voyage avortée. Commence ensuite (enfin) le récit de voyage proprement dit, une fois que nous avons le contexte et les éléments pour l'apprécier.
Golovanov se rend sur l'île de Kolgouïev, une île sauvage dans la mer de Barents, peuplée par des nenets. Il nous fait partager son ressenti, que ce soit sur la nature (en l'occurence la toundra, vide, immense, à perte de vue) ou sur ses habitants et leur culture en perdition. Et là, cela devient magique. Golovanov réussit vraiment à dépeindre des sentiments que j'ai perçu de manière très fugace en trek - mais moi, je n'avais même pas réussi à les formuler dans ma tête. J'ai donc eu l'impression de revivre des sensations dont je ne savais pas qu'il était possible de mettre des mots dessus.
C'est encore plus fort dans la partie relative au second voyage sur l'île, qui fait comprendre à quel point l'on peut perdre tous ses repaires dans certaines conditions. Comment, loin de toute civilisation, l'on peut éfleurer le rapport à la nature que devaient avoir des peuples dits "primitifs" - et que nous avons complètement perdu en occident.
Ce livre, je sais déjà que je vais le relire (ou tout du moins sa troisième et quatrième partie).
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